Le 9 janv. 2023 par Claire.
Transidentités, non-binarité, intersexuation... Les jeunes générations ont entamé une mutinerie face aux normes de genre. Elles nous invitent à nous libérer des représentations trop binaires, et à cultiver un entre-genre qui se veut émancipateur.
Le sujet fait polémique et pourtant, il s’agit là d’un fait sociétal qui impacte en profondeur les lois et les mœurs et qu’on ne peut nier !
Le débat médiatisé sur les « gender theories » commence surtout aux USA au début des années 70 (juste après la conjonction Uranus-Pluton en Vierge, un duo particulièrement transgressif et libertaire qui caractérise aussi mai 1968, la révolution sexuelle, la contraception, le droit d’avorter...) et Neptune se trouvait alors dans le signe « double » du Sagittaire. Le principe était alors de remettre en question les théories soutenant comme « naturelles » des inégalités ou des différences purement sociales.
Quant aux études autour du genre, elles se sont développées, dans le monde anglo-saxon, dans la mouvance du féminisme et de la militance des groupes gays. Il est question de dénoncer les aspects sociaux de la distinction sexuée avec la phrase célèbre de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient », ébranlant quelques certitudes.
Avec la légalisation du mariage gay en France en 2013 (carré Uranus-Pluton ce coup-ci), les mentalités ont commencé à changer.
Conjointement à cette époque, Neptune est entré en Poissons où il demeure 14 ans, il apporte sa notion d’illimité, de double et, en même temps, de gommage des frontières... permettant d’osciller entre un pôle Yin et Yang, voire de les estomper...
Ptolémée dans son ouvrage Tétrabible, classait les planètes féminines (Lune, Vénus), masculines (Soleil, Mars, Jupiter, Saturne) et androgynes (Mercure).
« Vu qu’il y a deux genres principaux, le masculin et le féminin, il faut, entre les susdites natures des planètes, approprier celles qui sont humides à une nature féminine, car les choses appartenant à ce sexe sont universellement les plus humides. Quant aux plus chaudes, elles s’accordent avec le sexe masculin. » (Tétrabible I-6)
Les signes sont, par ailleurs, généralement classés en signes actifs/masculins/positifs d’un côté et passifs/féminins/négatifs de l’autre. Même s’il ne faut pas y voir une portée discriminatoire, il est clair que le choix des termes peut paraître aujourd’hui discutable malgré tout. Les astrologues actuels parleront donc plutôt de polarités actives/passives, tout en conservant cette classification.
Les problématiques de « genre » ou simplement « d’identité » ont après tout, sans doute, toujours existé. Sans grande surprise, on retrouvera les planètes dites indifférenciées (Neptune, Mercure), la prédominance des signes mutables ou doubles et, précisément, des dissonances entre planètes actives et passives (Soleil/Lune, Mars/Vénus).
Pour les plus traditionalistes, ce débat du genre peut ressembler à des épiphénomènes, il s’agit pourtant d’une transformation en profondeur qui se concrétise par des changements de loi (mention d’un troisième genre à l’état civil dans de nombreux pays, reconnaissance de certificats de naissance non-binaires, quotas de transgenres dans le service public en Argentine...).
Il est d’ailleurs intéressant de voir que bien souvent, lorsque ces lois sont promulguées ou ces débats médiatisés, les marqueurs astrologiques sont bien ceux évoqués précédemment.
Un exemple amusant avec l’annonce du célèbre jeu « Monsieur Patate » de Hasbroo qui devient officiellement « Tête de patate » pour ne plus « faire mauvais genre » le 25 février 2021. Le ciel présente alors un Soleil-Neptune, une Lune opposée Mercure (les deux planètes dites indifférenciées) et un carré Vénus-Mars qui matérialise bien la scission entre monsieur et madame 😊.
Ces aspects se retrouvent également le 11 mai 2021 quand la compagnie de train anglaise s’excuse auprès d’un passager non-binaire de son « ladies and gentlemen » et s’engage à le remplacer dorénavant par « hi everyone » (Neptune en Poissons, Mercure en Gémeaux, conjonction Soleil-Lune).
Ou encore lorsque le Mexique délivre le premier acte de naissance non-binaire, le 11 février 2022 (conjonction Venus-Mars, Lune en Gémeaux carré Neptune en Poissons)...
Et « iel » entre dans le Robert un jour où Soleil-Mercure est trigone à Neptune...
Mais voyons plutôt comment cela touche le thème individuel.
En étudiant, grâce aux banques de données actuelles (Astrotheme par exemple), une dizaine de célébrités se déclarant non-binaires, transgenres ou gender fluids (oscillant entre masculin et féminin), ce sont ces mêmes marqueurs que l’on constate dans les dominantes des thèmes : fréquence des signes mutables, des dissonances Soleil-Lune, Mars-Vénus, Mercure et Neptune dominants.
Parmi les célébrités portant le flambeau pour affirmer leur identité comportant ces mêmes dominantes : Miley Cyrus, Ezra Miller, Rose McGowan, Ruby Rose, Janelle Monáe, Demi Lovato, Jonathan Van Ness...
"J'aime bien le terme gender fluid. En vérité, tous les pronoms me vont. J'aime cette idée de voyage et de mouvance constante, ça me permet de me libérer des chaînes de mon propre esprit. L'idée du genre m'est personnellement plutôt obsolète."
(Source : Marc Brun)
On retrouve :
Une Nouvelle Lune en conjonction de Mercure en Vierge, signe double par excellence.
La position de Neptune en I au sesqui-carré de Soleil-Lune qui va encore dans le sens du double, l’être neptunien étant caractérisé, comme le mercurien, par sa problématique identitaire et sexuelle, avec des difficultés à se trouver.
La position d’Uranus en I en domicile et quinconce Soleil-Lune est un facteur de « différence », d’inadaptation, d’originalité, mais aussi de marginalité... d’autant qu’il est en dissonance du maître d’AS (excentricité).
La problématique identitaire est présente aussi dans le thème de la fille de Brad Pitt et Angelina Jolie, qui déjà, porte un prénom mixte :
« Elle souhaite uniquement être appelée John. John ou Peter. C'est un truc en rapport avec Peter Pan. Alors, nous devons l'appeler John. » B. Pitt
(Source : Astrotheme)
On remarque :
Soleil-Lune-Mercure dans le signe double du Gémeaux
Ascendant Poissons, avec Neptune en maison XII
Vénus carré Mars
Prédominance du mutable
Uranus en I en Poissons
Il parait évident que le flou identitaire est bien plus marqué lorsque Neptune et Mercure dominent dans le thème, sur fond de signes mutables.
La dualité Yin/Yang apparaît souvent avec des aspects de tension entre Vénus-Mars ou/et Soleil-Lune qui rendent la cohabitation des deux polarités moins évidente.
Uranus peut s’inviter dans la danse, avec sa touche de non-conformité, parfois fortement revendiquée, la génération Uranus-Neptune étant clairement sur le devant de la scène.
On notera aussi que Pluton est passé sur la conjonction Uranus-Neptune de la génération 90’, actualisant ce duo portant en lui la notion de différence !
Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que Neptune en Poissons nous invite aussi à réfléchir et prendre en compte ces nouvelles donnes, peu importe nos convictions, car lorsqu’il s’agit de l’humain, et de conseiller des personnes concernées, l’astrologue se doit de s’adapter...
Publié pour la revue en ligne de l'Echo D'Hermès.